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100 ans Brasserie Jenlain

100 ans Brasserie Jenlain

Sortez les bulles... maltées et houblonnées ! La brasserie avesnoise, à laquelle on doit la première « bière de garde » fête en 2022 son centenaire. Rencontre avec Mathieu Duyck, qui porte haut les couleurs de l’entreprise familiale, en conciliant avec succès tradition et innovation. 

Votre brasserie fête cette année ses 100 ans. Dans quel état d’esprit abordez- vous cet anniversaire ?

Evidemment avec beaucoup d’émotion, car l’histoire de la brasserie se confond avec celle de ma famille depuis cinq générations. Nous sommes dans mon bureau, mais je ne peux m’empêcher de penser que nous sommes dans la maison de mes arrière-grands- parents et de mes grands-parents, avec lesquels j’ai de nombreux souvenirs. Je suis fier de cet héritage et ressens un grand bonheur à le perpétuer. Aucune pression... je fais toujours la route depuis Lille pour venir à la brasserie avec plaisir. Le marché de la bière est dynamique et riche d’échanges. Je m’y épanouis pleinement.

Comment faites-vous, à 100 ans, pour concilier savoir-faire traditionnel et modernité ? Quels sont les défis d’aujourd’hui et de demain ?
Pour durer, une entreprise doit nécessairement s’engager dans une démarche RSE. Il est normal que la question de la responsabilité sociétale et environnementale prenne de plus en plus d’importance. Depuis 5/6 ans, nous avons abordé un vrai virage à ce niveau. Chaque investissement est réfléchi, chaque décision pesée afin d’optimiser le rapport productivité/impact environnemental. Nous avons demandé à chacun de nos salariés de s’engager dans un projet RSE, à vocation sociétale et/ou environnemental, notamment avec des associations locales. Nous avons développé une bière bio, dont les matières premières sont produites à moins de 200 km de la brasserie. Nous accompagnons la plantation de houblonnières bio. Pour ces producteurs c’est un marché assuré, pour nous, la garantie d’une matière première de qualité.

Depuis quelques années, les micro-brasseries se multiplient. Quel regard, en tant qu’»aînée», portez-vous sur le renouveau de l’univers brassicole ?
Un regard enthousiaste ! Dans les années 80, il ne restait plus que 24 brasseries. Aujourd’hui on en compte plus de 2 300 ! Je pense, en toute humilité, qu’on leur a montré le chemin, en résistant aux années de concentration, en tant que brasserie traditionnelle, familiale et résolument indépendante. Le marché de la bière est très convivial, donc je croise les « jeunes brasseurs » et souvent ils m’épatent. Ils ont un temps d’avance en matière de communication, font un gros travail de pédagogie autour de la bière... En bousculant les codes, ils nous poussent à nous adapter, à nous réinventer. C’est très stimulant... et c’est aussi la promesse de sortir toujours plus de bières de qualité. On a aussi la chance d’avoir des consommateurs exigeants qui s’intéressent à la bière, sont sensibles à sa fabrication. Il n’est plus rare de ramener une bonne bouteille de bière de dégustation à un dîner, comme autrefois une bouteille de vin ou de champagne. Un signe de plus que le regard sur la bière a changé.

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