Sous les marronniers centenaires, le cortège s’avance lentement. Les mariés apparaissent, portés par le murmure du vent et des sourires. L’air a ce parfum d’automne, mêlé de feuilles rousses et de promesses. Le château se dresse dans la lumière adoucie des jours qui raccourcissent, enveloppé d’une douceur presque secrète. À l’intérieur, les chandeliers s’allument, les voilages frémissent, la fête s’invente autour des flammes et des rires. L’hiver approche sans froideur, comme une parenthèse à partager. Ranchicourt devient alors un refuge, un écrin où la saison magnifie chaque émotion, chaque instant, chaque rêve.
Par Anne Barrois
La beauté du temps qui passe
« Le château a traversé les siècles sans jamais cesser de respirer », confie Ghislaine Delchambre, l’élégante maîtresse des lieux, le regard tourné vers les pierres patinées. La majestueuse allée qui mène au château offre un décor de cinéma. Que l’on choisisse d’y arriver en calèche ou en décapotable de collection, chaque entrée devient une scène. Le hall d’entrée, orné d’un lustre monumental, donne le ton d’un lieu habité par la lumière. Derrière les portes, les salons feutrés s’ouvrent sur une enfilade harmonieuse, où boiseries et reflets de verre composent une atmosphère à la fois majestueuse et intime. Entre la chapelle, le pigeonnier et les écuries, le domaine déploie son histoire dans une élégance apaisée.
Un domaine vivant
« Le château vit et vibre en toutes saisons », assure Ghislaine. Mariages, séminaires, expositions, shootings, chaque événement s’y écrit comme une nouvelle page. La grande véranda, baignée de lumière, offre une vue saisissante sur le parc et peut accueillir jusqu’à deux cents convives. Dans son prolongement, les pelouses s’étendent comme un écho paisible au château, quand la lumière d’hiver se pose sur les vitres embuées. Matériaux nobles, finitions soignées, palette sobre, le raffinement se devine dans le moindre détail. « Nous louons les lieux et mettons à disposition deux personnes pour le ménage et la sécurité. Ici, rien n’est imposé, tout s’invente. J’aime que les mariés écrivent leur propre partition », précise-t-elle. À Ranchicourt, la logistique s’efface au profit de la beauté des instants.
Une saison flamboyante
Quand l’été s’efface, l’automne s’installe comme un chuchotement. Les feuillages se métamorphosent en une palette d’ors et de cuivres profonds. La lumière devient plus tendre et les allées s’emplissent de silence. Puis vient l’hiver, plus feutré, plus complice. « Nous accueillons des mariages jusqu’en décembre, juste avant Noël, et l’atmosphère est alors extraordinaire », confie Ghislaine. Les flambeaux s’allument, les fenêtres s’embrasent, et le château devient un cocon de lumière. Les onze chambres et suites, récemment rénovées, s’ouvrent sur le parc ou la cour d’honneur. La suite terracotta, avec sa baignoire en îlot, figure parmi ses préférées. « Voir les gens heureux, sentir que tout s’est merveilleusement bien passé, est ma plus grande fierté », dit-elle. Le lendemain, le calme revient et le château respire encore, comme si la fête n’avait jamais cessé. Rien ne s’efface vraiment à Ranchicourt, tout demeure, dans le silence des murs et la lumière du jour nouveau.








