Clinic Renaissance

Partout, des influenceuses affichent des visages lisses et des corps sculptés, sublimés par la médecine esthétique. La discipline offre des résultats de plus en plus naturels, pour peu que l’on s’en remette à des professionnels doués d’éthique. Entretien avec le Docteur Arnaud Champenois, qui nous livre son regard d’expert. Une vision personnelle de la médecine esthétique, qui met l’humain au cœur de tout.

Médecin urgentiste, vous vous êtes tourné vers la médecine esthétique. Pourquoi ?
Je suis de la génération « Urgences ». C’est la série télévisée, et le personnage du Docteur Carter en particulier, qui ont révélé ma vocation. Je voulais être au cœur de l’action et soigner les gens, prendre soin d’eux. Durant douze ans, au sein du Samu de l’Aine, j’ai pratiqué une médecine humaniste, tentant, dans des conditions pas toujours idéales, d’être le plus à l’écoute possible des patients en détresse. Avide d’apprendre et d’entreprendre, curieux et tourné vers le beau, je me suis formé à la médecine esthétique, une discipline en plein essor, à laquelle je sais pouvoir apporter ma propre vision.

Cette vision, quelle est-elle ? 
Parmi les patientes et les patients qui recourent à la médecine esthétique, beaucoup sont en plein doute sur eux-mêmes. Ils traversent une période de remise en question qui les fragilise (séparation, changement professionnel…). En prenant rendez-vous dans une clinique de médecine esthétique, ils prennent la décision de prendre soin d’eux, de se dire « je t’aime ». Surmontant parfois leur peur, ils franchissent la première étape vers le changement, ou plutôt vers leur renaissance. Essentielle, la première consultation permet de comprendre les patients, afin de leur proposer la ou les interventions adaptée(s) à leur cas particulier.

C’est ce qui fait la différence ?
Chaque personne, chaque parcours de vie est unique. Histoire, état d’esprit, motivation… Prendre le temps d’écouter, avec ouverture, bienveillance voire empathie, est la clef de toute intervention réussie. Toutes les meilleures cliniques dotées des meilleurs équipements, proposent les mêmes produits, les mêmes techniques. Alors oui, l’écoute et la personnalisation extrême, c’est ce qui fait la différence. 

C’est aussi ce qui permet les résultats les plus naturels, n’est-ce pas ?
Absolument. Internet véhicule des images lisses, les selfies avec filtres sur Instagram déforment la réalité, en ayant parfois un impact désastreux sur l’image de soi. Attention aux modes ! Ce qui semble beau aujourd’hui ne le sera sans doute pas demain. Je milite pour la parfaite imperfection. Rendre plus beau, c’est avant tout révéler la beauté unique de la personne, obtenir sa meilleure version. Je ne suis pas pour les photos « Avant/Après » sur lesquelles on fantasme en oubliant qu’il y a autant de résultats que d’individus. 

La médecine esthétique est en constante évolution…
Le visage est désormais abordé par unités anatomiques, comme un système dynamique. On considère les muscles et la volumétrie et non plus les rides ou les sillons, cette approche est dépassée. Comme un peintre-sculpteur, on va utiliser différents produits (acide hyaluronique,  toxine botulique, etc.) et venir, par touches, améliorer la physionomie du visage . Les meilleurs résultats passent par une approche globale, en associant les traitements, avec aussi, notamment, des conseils en micro-nutrition et en hygiène de vie.

Tout le monde peut-il envisager avoir recours à la médecine esthétique ?
La médecine esthétique s’est démocratisée et touche des personnes dès la trentaine, voire plus tôt. Les femmes y recourent très souvent pour elles-mêmes, les hommes plus souvent dans une démarche de séduction mais c’est en train de changer. L’entretien préalable est l’occasion de déterminer si le patient est éligible. Parfois ce n’est pas le cas, et le médecin a la responsabilité de ne pas accepter de traiter quelqu’un qui ne peut l’être, pour telle ou telle raison, d’ordre médical ou psychologique. Toucher à l’intégrité d’un corps et de son esprit n’est jamais anodin.